La nécessité du respect de la procédure disciplinaire par l’employeur
Avant tout, il est impératif que l’employeur agisse dans un délai de deux mois après avoir eu connaissance des faits fautifs commis salarié, à défaut de quoi, il ne peut plus engager de poursuite disciplinaire (article L.1332-4 du Code du travail). En même temps que l’enclenchement de la procédure disciplinaire, l’employeur met à pied son salarié. Cette mise à pied conservatoire immédiate est la traduction de l’impossibilité de maintenir le salarié dans l’entreprise, en raison de la gravité de la faute commise. Cette mesure se traduit par une suspension du contrat. La présente mise à pied est à différencier de la mise à pied disciplinaire, qui est une moindre mesure disciplinaire, ne débouchant pas sur un licenciement.
Avant qu’une sanction ne soit prise en son encontre, le salarié doit être informé par écrit des griefs retenus contre lui (article L.1332-1 du Code du travail). Lorsque l'employeur envisage de prendre une sanction, il convoque le salarié en lui précisant l'objet de la convocation. Lors de son audition, le salarié peut se faire assister par une personne de son choix appartenant au personnel de l'entreprise. Au cours de l'entretien, l'employeur indique le motif de la sanction envisagée et recueille les explications du salarié. Par ailleurs, la procédure disciplinaire s’applique de la même manière pour l’employeur qui met fin à un contrat de travail durant une période d’essai (Cass. Soc. 10 mars 2004, n° 01-44.750). La sanction ne peut intervenir moins de deux jours ouvrables, ni plus d'un mois après le jour fixé pour l'entretien. Elle est motivée et notifiée à l'intéressé (article L.1332-2 du Code du travail).
L’exigence du motif réel et sérieux du licenciement dans la lettre de licenciement
La lettre de licenciement doit comporter un motif réel et sérieux. Pour que la cause soit réelle, elle doit remplir trois conditions, à savoir être objective, existante et exacte. La faute du salarié doit être sérieuse, c'est-à-dire présenter une certaine gravité.
En raison de la gravité de la faute commise, le salarié est privé d’indemnité de licenciement, en principe de droit en matière de licenciement. Le salarié est également privé d’indemnités de préavis. Il conserve le droit de percevoir les indemnités de préavis et a le droit aux allocations chômage.
Un salarié peut saisir le Conseil de prud’hommes pour contester son licenciement pour faute grave. Lorsque le salarié commet une faute grave, l’employeur doit réagir dans un délai restreint. En effet, en ne sanctionnant pas immédiatement la faute, l’employeur la tient pour insuffisamment grave et le tribunal est fondé à se référer à cette appréciation pour contester la légitimité du licenciement immédiat. Il a à cet effet été admis que des agissements longuement tolérés ne sauraient donc être invoqués (Cass. Soc., 16 juillet 1987, n° 84-44.875). De plus, il peut soit demander la requalification de son licenciement en licenciement nul, sans cause réelle et sérieuse ou encore en licenciement nul. Lorsque le salarié constate une irrégularité dans sa procédure de licenciement, il peut demander au juge prud’hommal, une indemnité qui ne peut être supérieure à un mois de salaire (article L.1235-2 du Code du travail).
Si le salarié constate que l’employeur a violé l’une de ses libertés fondamentales, a commis des faits de harcèlement moral ou de harcèlement sexuel à son encontre, l’a discriminé (harcèlement sexuel, discrimination LGBT, état de santé, etc.), le licencie à la suite d’une action en justice pour égalité professionnelle ou parce qu’il est un salarié protégé (syndicaliste, élu CSE, etc.), ou encore en méconnaissance de certaines protections, le salarié peut demander la nullité de son licenciement. Le salarié pourra alors avoir le droit à une indemnité ne pouvant être inférieure aux 6 derniers mois de salaires (article L.1235-3-1 du Code du travail). Par ailleurs, si plusieurs motifs ont été invoqués par l’employeur et que l’un de ces motifs est contraire à une liberté fondamentale, le salarié pourra également demander la nullité de son licenciement au juge prud’homal (article L.1235-2-1 du Code du travail).
En l’absence de cause réelle et sérieuse de licenciement, le salarié a le droit à une indemnité de licenciement selon son ancienneté, en référence à l’article L.1235-3 du Code du travail. Cette indemnisation est fixée selon un barème, appelé le « Barème Macron ». Ceci à défaut de réintégration du salarié dans l’entreprise.
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